Le réveil est difficile. Un mal de tête horrible, comme d’habitude. Rien ne change, tout évolue mais on se borne à ne pas le voir, on s’enferme dans notre routine afin que chaque nouvelle journée soit le reflet déformé de la précédente. C’est comme ça qu’on prend notre pied, en se disant qu’on n’aura aucun problème à mettre en place nos projets, puisque l’avenir est une longue répétition d’aujourd’hui. Alors on ne pense plus aux imprévus qui pourtant pointeront fatalement le bout de leurs nez, et on se sent heureux.
Je me lève et fait une rapide toilette avant d’enfiler mes habits de tout les jours. Je m’enferme ensuite dans ma bibliothèque pour ma quotidienne séance de lecture, d’environ quatre heures.
* Je me sent matérialiste aujourd’hui, pourquoi pas un économiste. Disons Keynes, ça fera l’affaire. *
Bien que ce ne soit pas mon terrain de prédilection, j’ai toujours beaucoup aimé l’économie. Un moyen comme un autre de se rappeler qu’on est pas seul sur terre, et que si les lois générales de l’économie font qu’on se fait baiser, tout au moins on le fait en communauté. L’économie est une partouze internationale.
Après quoi, je me décide enfin à aller assurer mes cours. La journée s’annonce sous les meilleurs auspices ! Rencontre avec les nouveaux étudiants, puis visite au commissariat pour proposer mes services. L’occasion de rencontrer la faune locale. Obnubilé par ces magnifiques perspectives, je ramasse ma serviette et me met en route.