Damn, it's about time...

14h30
C'est l'heure de la promenade...
Il fait étrangement doux aujourd'hui, malgré les nuages grisâtres, un banc d'oiseau que je n'arrive pas à distinguer passent juste au-dessus de moi. Je dois avoir l'air con, assis sur ces gradin, la tête renversée, hypnotisé par les mouvements des nuages dans le ciel. Mais à vrai dire, j'en ai strictement rien à foutre de ce que pensent les autres. Ils savent qui je suis, et ce qu'ils risquent s'ils viennent me prendre la tête. Y'en a bien qu'on essayé de se venger, avec des armes, mais ils s'attendaient pas à ce que je sois encore valide pour leur piler la tronche juste assez pour qu'ils comprennent la leçon. Je me trimballe mon lot de cicatrices, entre les vieilles blessures par balle et les entailles de d'armes blanches, je vais probablement bientôt pouvoir me faire appeler le "Zèbre".

Personne vient me faire chier, ils ont trop les miquettes de se prendre une branlée, et pourtant y'en a un paquet qui voudraient me voir mort. Qu'ils aillent se faire foutre, je serais bientôt sortit.
Et puis, si je m'ennuie, j'ai toujours Boogey avec qui parler, même si c'est qu'une putain d'hallucination. Et puis j'ai quand même quelques potes, surtout des vieux, qui verront probablement plus jamais autre chose que l'intérieur de cette taule. Sont sympas les vieux, sont honnêtes, et puis ils cherchent pas les emmerdes, ça les intéresse plus ce truc de jeune. Et puis ils aiment bien avoir un gars plus jeune sous la main, pour leur filer une coup de main, ou tout simplement pour papoter.
Ils veulent tous me filer un coup de main pour ma demande de liberté conditionnelle, ils ont l'oreille du dirlo, et ont quelques relations à l'extérieur, si je réussis à sortir. Et je sais qu'ils m'entuberont pas, ils sont trop vieux pour ces conneries.
C'est cette après-midi que je dois passer devant le conseil de discipline, pour présenter ma requête. Va falloir que j'assure, et que je ne laisse rien transparaître de mes projets futurs.

J'ai hâte de retrouver Destiny, y'a une de ses balles qu'à rendez-vous avez les couilles de Salvati, et j'ai bien l'intention de lui niquer sa mère bien comme il faut. Ce fils de chienne va me payer ces années de taule, il va me payer Boogeyman, et il va me payer Amanda...

J'vais vraiment pas rater ce salopard de peigne-cul...

15h30
Me voilà entrain de poireauter devant la salle du Conseil, fermement enchaîné, tout serré dans ma combi orange, mes papelards administratifs en main, et les canons de deux armes automatiques braquées sur moi. S'ils continuent à me regarder comment le monstre que je suis, ces deux gardiens vont faire capoter tout mon projet. Ils savent de quoi je suis capable, ils m'ont déjà vu éclater la tête d'un ou deux prisonniers qui m'avaient poignardés avant. Ils savent que les balles m'arrêteront pas assez vite avant que j'ai réussi à dévisser la tête d'au moins l'un ou l'autre.

Heureusement, les gardiens qui seront dans la salle avec moi sont affectés au quartier de haute sécurité, ils ont encore jamais vu ma trombine, donc ça devrait le faire.
Tommy, un des petits vieux, sort de la bibliothèque avec un chariot chargé de bouquins, il me lance un clin d'œil confiant avant de tourner le coin d'un couloir et de s'éloigner.

Putain c'que c'est long d'attendre, mais ça devrais payer. Si ça marche, demain j'suis sorti, heureusement que Brett connaît le type des pièces à convictions au commissariat, il m'attendra à la sortie pour me rendre Destiny en main propre, et pour me conduire en ville. Par contre j'aurais pas grand chose en poche, ça va être galère. Enfin surement assez pour aller boire un coup au Kadie's. Putain, c'que ce bar a pu me manquer...

Une voix finit par m'appeler de l'autre côté de la porte, l'un des gardiens me tourne la poignée et m'ouvre la porte, comme si j'étais un putain d'handic, et alors que je passe le pas, la referme derrière moi. Le Conseil est constitué de cinq personnes, le directeur de la prison, un juge fédéral, un avocat commis d'office, le parti civil et mon contrôleur judiciaire. En l'occurrence, l'avocat, le parti civil et mon contrôleur judiciaire sont des femmes. Cool...
Cool, non seulement parce qu'elles sont loin d'être des thons, et cool surtout parce qu'elles sont plus enclines à s'apitoyer sur mon pauvre sort. Et ça, ça va m'être carrément super pratique.

En avant la musique...