Le train arrive près des quais dans un vacarme assourdissant. Au moment où il s’immobilise, les rares êtres humains du compartiment passager sont secoués par la brutalité de la manœuvre. L’effet est saisissant, tant sur le plan organique que comportemental. En observant attentivement on peut faire certaines observations : les muscles se contractent involontairement, sous l’effet de la surprise. Cela est dû à un reflexe d’autoconservation émanant du cerveau. Il veut protéger cette carcasse pourrissante et donne l’ordre au corps de se bouger. Le reflexe myotatique, ou la preuve que la peur est un instinct tellement naturel qu’elle est là même où nous ne la remarquons pas.
Je traine le pas en sortant du train, et me dirige lentement vers le bout du quai. La faible lumière qui l’éclaire crée une ambiance qui révèle les promesses inavouables de cette ville de cauchemar.
* ça risque d’être intéressant *
Je sors de la gare par la grande porte, avec pour seuls bagages ma fidèle serviette et mes textes.