La mystérieuse petite Lilly...

Le ciel venait de passer au noir, la lumière du soleil venait de laisser place à l'éclat de la lune. Les étoiles n'étaient pas visible, des nuages menaçants s'approchaient tandis que je m'avançais dans une rue déserte, mes épées étaient attachées à ma ceinture, placée de manière à ce que je ne sois pas génée si je dois courir vers quelques choses ou quelqu'un d'hostiles. Mes cheveux étaient attachés en queue de cheval, j'avais opté pour mon haut noir à longue manche et ma jupe grise foncée.

De loin je distingue une ombre au bout de la rue, c'est sans doute une prostituée, je ne dois pas m'en faire. J'entends juste les battements de mon propre coeur, celui-ci doit être à 60 pulsations par minutes et peut être moins, je suis calme. Qu'est-ce que je fais seule dans cette rue au fait? Je dois surveiller les rues où il y a plus de monde, pas une rue déserte. Je dois me dépécher de revenir sur une meilleure position. Un coup d'oeil aux alentours, je sais pourquoi je suis venue ici, c'est la rue où mon mentor a été assasinée; c'était il y a à peine trois semaines, j'étais présente lors du crime mais j'étais impuissante, je me souviens encore de cette tristesse, c'était la première fois depuis plus de dix ans que je m'étais sentie aussi male mais je n'ai pas pleuré.

Un dernier regard vers le lieu, on peut encore distinguer les traces rouges sur le mur, le sang de Liu Sing. Je me souviens avoir été mise à terre par cinq flics, je m'étais tournée et j'avais remarqué que ces flics étaient complétement saoûl. Je ne me souviens même pas comment est-ce qu'ils avaient pu me mettre à terre, en me prenant par surprise. Ils devaient vraiment être saoûl pour venir dans la vieille ville. Alors que je me relevais et m'appretait à les affronter, Liu est arrivée de nul part et à tuer deux des cinq flics. A ce moment là, les sirènes des autres voitures sont arrivées et on a essuyé des rafales de tirs. Liu m'a ordonné de rester à couvert pendant qu'elle contournait. Je l'ai vu sauter et quelques secondes après, un grand cri strident suivit d'une lourde chute. Je savais que quelques choses venaient de se passer, je me suis relevée et là, j'ai vu Liu, plaquée contre le mur, une balle en pleine tête, le sang éparpillé sur le mur. Bizarrement, les flics s'étaient enfuis, j'étais restée longtemps à côté du corps avant que les autres filles ne réussissent à m'emmener loin de là.

Assez de mauvais souvenir, même si je sais que cette vision ne me quittera jamais. Je m'élança sans un bruit pour atteindre le coin de la rue, la rue qui venait d'apparaître était plus animée que l'autre. Je m'appuya contre le mur en surveillant ce qui se passait.

Je me dirigeais vers un endroit où j'pourrais cogiter. J'ai cassé ma putain de hache, donc je peux pas me défouler, à moins d'aller en acheter une neuve. Je regardais ce qui me restait d'argent. J'essaye de faire la grande, de me faire une petite épargne en ce moment. Avec mes premières rémunérations de Walkyrie, je m'étais acheté tout plein de fringues kiffantes ! J'adore ce putain de chemisier rose et mon pantalon en cuir moulant. Puis je me suis acheté plein de laque pour me faire cette coiffure que j'ai vue dans un magazine. C'était Diane Kruger, j'crois qu'était coiffée comme ça... Enfin, c'était une blonde, en tout cas.

Je surveille un peu le coin. Dans l'ombre, je remarque une autre Walkyrie. Je lui avais jamais beaucoup parlé et pourtant je trouvais qu'elle se battait super bien. En même temps Liu Sing l'avait prise sous son aile. Cette gonzesse c'était une artiste, un orage d'agilité, de précision et d'endurance.

Dommage qu'elle aie crevé. Elle me manquera. Je me dirigeais vers la petite blondinette. Avant de me rappeler qu'il était urgent que je me procure une nouvelle arme. Tant pis. J'vais faire un peu genre j'suis sociable d'abord.

"Youp' ! Ca baigne ?" je demandais à la gonzesse. "Lindsay, c'est ça, nan ?"

D'où j'étais, je voyais quelqu'un venir vers moi, dans mon angle mort. Je surveillais ce quelqu'un depuis qu'elle était arrivée dans cette rue mais je ne distinguais pas qui c'était. Instinctivement, j'avais mis main à mon épée dans un geste très rapide et très discret. Au fur et à mesure que l'ombre approchait, je rédigeais la carte signalétique de la personne, elle devait être bien trente centimètre plus grande que moi, faut dire que je ne suis pas l'une des plus grandes, je pense même qu'il n'y a personne dans Old City qui est plus petit que moi hormis les jeunes.

Main droite sur la garde de mon épée, j'attendais cette ombre lorsqu'à deux mètres, je reconnus que c'était une Valkyrie du nom d'Isabella, malgré son mètre quatre-vingt-dix, elle était trois/quatres ans plus jeunes que moi. C'était un peu mon opposée, elle était très balèse question force physique tandis que moi, je faisais frêle nature mais j'étais assez rapide. J'enleva ma main de mon épée et tourna ma tête vers Isabella qui me demandait si cela allait et si je m'appelais Lindsay. D'un geste de tête, j'acquiessa et continua de la regarder de mes yeux bleus. Cela faisait désormais plus de sept ans que je n'avais plus dit un seul mot et je dois dire que cela ne me manquait pas.

Une goutte vint s'écraser sur mon épaule, foutu temps; je rejetta mes cheveux en arrière, je regardais la tenue d'Isabella, il me semblait qu'elle avait une arme, je crois même que c'était une hache d'après mes souvenirs, oui, je la regarde, interrogatrice, en la fixant puis l'endroit où devait se trouver son arme et ensuite mon arme.

Je me demandais la manière de comment elle appelait "se défouler" mais... pas trop longtemps car je me souvenais de la manière dont Isabella se battait, c'était une battante. Elle me posa une question suivie d'une autre question; elle la regarda et fit "oui" de la tête, et encore "oui" de la tête à la question d'aller boire un verre juste après. Je me soulève du mur sur lequel j'étais appuyée. Je déposa à nouveau ma main sur la garde de mon épée mais c'était juste pour trouver un endroit où la poser, la poser...je ne pense pas, juste à vingt mètres de moi, l'un des passagers d'une voiture semblait poser problème à une des prostituées.

Je lança un regard à Isabella et lui montra de la tête, l'histoire qui s'y produisait, j'ajouta également que je m'en occupait. J'aggripa la garde de mon épée et me mit le plus dans l'ombre, m'avançant jusqu'à me trouver derrière la voiture. Le passager avait sortit un poignard et menaçait la prostituée, celle-ci remarqua ma présence mais ne dit rien, juste qu'elle me fit signe d'intervenir. Je sauta alors pour atterir sur le toit de la voiture, les passagers se demandant ce qui se passait mais le mal en était fait. Je sortit mon épée dans un bruit métallique si doux et si annonciateur de tragédie. Je leva la lame, m'approchant du bord du toit, le type avait placé son bras à travers l'emplacement de la fenêtre. Dans un bruit, fendant l'air, ma lame vint trancher le bras du type dans un giclement de sang. Un long râle de douleur se fit entendre, le conducteur de la voiture mit pied au plancher et j'eut juste le temps de sauter de la voiture.

La prostituée me remercia tandis que je retournais près d'Isabella, en essuyant ma lame, ensanglantée.